Vous avez probablement déjà entendu parler de ce bracelet (ou de ce collier) ressemblant à un chapelet et que l’on désigne sous l’appellation de mâlâ. En revanche, vous connaissez sans doute moins bien la symbolique qui accompagne cet objet traditionnel. Il faut dire qu’il a traversé les âges puisqu’il est issu d’une longue histoire qui a débuté sur le continent asiatique et plus particulièrement auprès des populations hindouistes et bouddhistes. Pour tout connaître à son sujet, prenez donc le temps de vous plonger dans le texte ci-dessous. Toutes les informations essentielles y sont présentes ! Les origines du mâlâ
Le terme de mâlâ est issu du Sanskrit, une langue indo-européenne jadis parlée dans le sous-continent indien. Il peut se traduire par “guirlande”. Les bracelets ou colliers mâlâs ont vu le jour voici plus de 4 000 ans. Ils servaient alors à l’occasion de cérémonies religieuses bouddhistes et hindouistes. Plus tard, leur utilisation s’est étendue à des domaines moins liés à la religion, mais toujours en rapport direct avec la spiritualité comme le yoga ou la méditation par exemple.
Dans la pratique bouddhiste, le mâlâ se montre utile pour compter le nombre de mantras récités au cours des prières ou des séances de méditation. Son usage diffère dans la religion hindouiste puisqu’il est considéré avant tout comme un objet de protection doté d’importants pouvoirs. Certains font également abstraction de la dimension spirituelle du mâlâ. Ils le portent pourtant quotidiennement et ne pourraient plus s’en passer ! Il faut dire qu’il s’agit d’un objet superbe et particulièrement esthétique.
La composition traditionnelle du mâlâ
Traditionnellement, il existe deux versions du bracelet. L’une est plus courte que l’autre. Toutes deux se composent pourtant du même nombre de pierre. Celui-ci doit toujours être de 108 afin de respecter les principes fondateurs. Ce nombre n’est pas issu du hasard. Il représente la somme du produit de deux nombres (le 9 et le 12) ayant une signification très forte dans de nombreuses cultures et traditions à travers la planète.
Le 9 symbolise ainsi le savoir, le dévouement, l’altruisme et la compassion. On observe aussi un rapport direct avec la nature puisque l’on comptabilise neuf planètes et que la latitude du Gange, le fleuve sacré, est de 9 degrés. Le 12 rappelle le temps qui passe. Il fait également directement référence au corps humain (qui dispose de douze vertèbres thoraciques, de douze paires de côtes et de douze méridiens énergétiques) et à la guérison. Il présente lui aussi un lien fort avec le Gange puisque sa longitude est de 12 degrés.
Si l’on multiplie 9 par 12, on obtient alors 108. Ce nombre revêt lui aussi une forte valeur spirituelle. On pense immédiatement aux 108 mudras de Bouddha, aux 108 positions du Yoga, aux 108 mouvements du Tai Chi ou encore aux 108 noms de Shiva. Et les spécialistes de la question vous affirmeront que les références sont encore plus nombreuses que vous ne l’imaginez ! Notez également que, dans la pratique hindouiste, le chiffre 1 fait référence aux Dieux, le 0 symbolise le vide et le 8 l’infini.
Les 108 perles sont ensuite assemblées et reliées autour d’un cordon. Pour la méditation, il est par exemple recommandé de réciter cent fois les mantras et d’utiliser les huit perles restantes comme une offrande et de prononcer d’autres paroles destinées à réparer les erreurs commises. Outre les 108 perles, le bracelet se compose également de :
- d’une bille plus grande que les autres et nommée la perle du gourou
- d’une amulette fixée en amont de la perle du gourou
- de grains de différentes matières (pierres semi-précieuses, diverses essences de bois telles le bois de santal, de l’os ou du verre)
- de quatre repères Chaturmaharaja
- d’un tassel (finition utilisée aussi dans la passementerie)
- d’un fermoir de forme conique
Comment l’utiliser ?
Dans la plupart des cas, le bracelet ou le collier font office de chapelet, c’est-à-dire que le pratiquant utilise les perles afin de comptabiliser les prières qu’il vient de prononcer. Le fidèle va tout d’abord se concentrer en adoptant une posture favorable à la relaxation, en contrôlant sa respiration et en fermant les yeux afin d’atteindre un degré de concentration optimal. Une fois ce stade atteint, il débutera la récitation (à voix haute, en murmurant ou en même en silence en fonction de ses préférences) du premier mantra tout en tenant le mâlâ de sa main droite (ou gauche dans la pratique bouddhiste). Le pouce va alors se fixer sur la première perle et, une fois la récitation achevée, la repousser sur le cordon. Il passe ensuite à un autre mantra avec la deuxième perle et la séance se termine une fois la perle gourou atteinte.
Attention, pour conserver sa puissance, le mâlâ doit nécessairement être utilisé aussi souvent que possible. Hors de question donc de le laisser dormir plusieurs jours au fond d’un tiroir ! Prenez également le temps de l’exposer plusieurs heures à la lumière du soleil ou de la lune afin de le recharger. Enfin, il est recommandé de vous en servir en association avec de l’encens.
La méditation de mantra
Il existe également un usage plus traditionnel du mâlâ. Celui-ci concerne la méditation de mantra. Les pratiquants les plus aguerris parlent plus exactement de “japa”. Il s’agit d’une récitation, a priori répétitive, d’un son unique et simple comme le célèbre “om” par exemple. Cette pratique a un but avant tout apaisant et reposant.
Bien entendu, rien ne vous oblige à suivre au pied de la lettre tous les principes traditionnels. Vous demeurez en effet libre de composer votre propre mantra. Vous pouvez même le chanter à haute voix pourvu que cela vous procure de l’effet. Vous ressentirez un ralentissement de votre respiration et un retour apaisant au calme. Une impression de bien-être vous envahira rapidement. La répétition du mantra participe à recentrer l’esprit, constamment sollicité par des obsessions extérieures. Elle pourra même influencer sur le long terme votre mode de pensée et de réflexion. Vous gagnerez alors en clairvoyance et en conscience. Vos capacités d’attention et de concentration seront quant à elles décuplées.
Précieux pour le yoga
Si vous préférez pratiquer le yoga, le collier ou le bracelet mâlâ peuvent également vous être d’un grand secours. Il existe en effet une posture totalement appropriée à de telles circonstances. Elle se nomme la pose “malasana” mais vous la connaissez peut-être mieux sous une appellation largement plus répandue : le “yogi squat”. Ces termes évoquent sûrement quelque chose chez vous !
Le “yogi squat” impose au pratiquant de s’accroupir et de maintenir ses mains au niveau de son cœur. Le mâlâ va prendre une dimension avant tout symbolique. L’objet sert alors à rappeler au yogi qu’il est intimement lié à tous les autres êtres de la planète, un peu comme le sont les perles du collier ! La posture évoque alors la notion de différences individuelles, mais rappelle dans le même temps que, tous ensemble, chacun devient pourtant plus fort.